Coup de gueule d’une jeune infirmière à lire absolument !

Ce matin on a reçu le message d’une jeune infirmière, travaillant aux urgences. Cela fait un an qu’elle y exerce son métier et elle s’est déjà rendu compte du malaise des infirmières en France. Elle a voulu conserver son anonymat.

Le message qui nous a été adressé :

« C’est aujourd’hui. Aujourd’hui que cela fait un an que j’ai commencé à travailler et à faire le plus beau métier du monde. Lequel ? Celui d’infirmière évidement.

Je les entends encore nous apprendre les 14 besoins de Virginia Anderson, les démarches de soin, et nous pousser à faire ce métier qui soigne les malades, les écoute, les accompagne, eux et leur famille.

Je me vois encore en train de m’imaginer en blouse blanche ceintrée, faire le tour des chambres et prendre le temps de discuter avec chaque patient, de prendre en compte leurs besoins, de plaisanter avec eux et de leur faire oublier dans quel milieu ils sont le temps d’un instant.

Puis j’ai commencé les stages. J’ai rencontré de merveilleuses infirmières et d’autres plus aigries. Je les ai entendu me dire « il est encore temps de changer de métier » sans jamais vraiment leur prêter attention, qui sont ces infirmières qui se permettent de me dire d’aller voir ailleurs ? Et pourquoi me dites toutes ça ?

J’ai continué ma route, et j’ai enfin trouvé ma voie. J’ai enfin su quel service était fait pour moi, et m’y voilà depuis un an, les urgences.

Ah les urgences ! L’adrénaline, la gestion du stress, l’imprévu, la diversité des pathologies, le nombre de rencontres par jour… Tout me plait.

J’ai oublié quelque chose ? Je recommence. Ah les urgences ! Les gens qui viennent pour un furoncle, une crotte de nez collée, une douleur de bras de plus de 3 mois, le manque de personnel, les insultes, l’impatience, les familles qui râlent, l’attente de 6h, les patients de 90 ans sur un brancard pendant plus de 24h, la guerre des places dans les services, les collègues à bout…

Ça donne envie n’est-ce pas ? Mais vous savez ce qui est le plus triste ? C’est que les patients et leurs familles, je ne peux pas leur en vouloir de s’en prendre à moi, petite infirmière, pourquoi ? Parce que le système de santé ne fait rien pour que ça aille mieux. Ils en ont rien à foutre. Au-dessus ils ne voient pas des patients sur un brancard, ils voient seulement des gens qui rapportent du fric. Ils ne voient pas du personnel médical et paramédical, ils voient des robots. L’hôpital est devenue une entreprise.

Le personnel en burn out ? Et bien changez de branche ! Pas le temps de gérer les malades et les collègues.

Les plannings non légaux ? Ferme-la et travaille si tu veux ta stagiairisation !

Je vais m’arrêter là, ce texte est déjà bien trop long pour une jeune infirmière qui n’a encore rien vu de sa carrière. Vous savez déjà tous où je veux en venir.

Quand est-ce que tout cela s’améliorera ? Est-il normal de penser à sa reconversion professionnelle au bout d’un an de travail quand on fait soit disant le plus beau métier du monde ? Je commence à comprendre ces infirmières qui me disaient de changer de métier, peut être que finalement c’était leur façon d’être bienveillante.

Malgré tout je vais continuer, parce que mon métier je le respecte. Parce que les patients ont besoin de nous. Parce que je me sens utile. Et parce que j’ai encore la patience de garder le contrôle de moi même en situation de crise.

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Je nous souhaite à tous du courage et la force pour continuer.

Je rends aussi hommage à nos collègues poussées au suicide dans ces conditions de merde.

Préservez votre santé, l’hôpital se fout de la charité.

(Coup de gueule anonyme d’une jeune infirmière qui souffre de voir son service, son hôpital se dégrader autant…) »

Partager ce témoignage si vous aussi vous êtes d’accord avec cette jeune infirmière ?