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Suicide d’infirmières : le coup de gueule au gouvernement !

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Suicide d’infirmières : le coup de gueule au gouvernement !

MERCI Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière ! MERCI !

Dans une lettre ouverte adressé au Président de la République elle pose de manière nette et précise les gros problèmes auxquelles les infirmier(e)s sont confrontés. Suite au 5 suicides d’infirmier(e)s cet été, la Coordination nationale infirmière a décidé de prendre les choses en main et critiquer ouvertement la gestion du gouvernement pour que ce dernier se rende enfin compte de la situation précaire des infirmier(e)s. Voici la lettre :

 


Lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la République

VOUS, Président de la République, vous vous êtes engagé à restaurer la notion de service public qui avait été supprimée par le précèdent gouvernement et cela a été acté par la LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé portée par Madame Marisol Touraine.

VOUS, Président de la République, vous vous êtes engagé à définir un meilleur accès aux soins palliatifs dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, mais aussi à domicile.

VOUS, Président de la République, vous êtes, soit un expert du discours démagogique, soit un homme très mal informé des réalités du terrain. Face aux difficultés actuelles de notre système de santé, un égal accès aux soins pour tous est bien loin d’être un objectif atteint, que l’usager soit, ou non, en situation de fin de vie.

VOUS, Président de la République, vous avez, comme vos prédécesseurs, la noble ambition de réduire les dépenses publiques, choix respectable s’il n’est pas réalisé au détriment de vies humaines.

VOUS, Président de la République, vous ne pouvez pas ignorer les conséquences des multiples restructurations hospitalières, organisées pour répondre aux injonctions des restrictions budgétaires successives. Bien sûr, il ne faut pas parler de suppression de postes dans la Fonction Publique Hospitalière. Le discours récurrent prône le non remplacement des départs mais, concrètement, les effectifs aux lits du patient se réduisent. Ce phénomène est amplifié par un absentéisme incompressible et croissant qui contraint les services à travailler en sous-effectif. Tandis que les technocrates continuent à énoncer les chiffres  des effectifs rémunérés, sur le terrain les équipes s’épuisent…

VOUS, Président de la République, vous n’êtes pas sans connaître la dynamique engagée par le ministère de la santé pour inciter les établissements de soins à augmenter leurs activités en ambulatoire. Bien que cette stratégie ait pour conséquence directe d’alourdir la charge de travail des services de soins conventionnels (puisqu’ils accueillent des patients de moins en moins autonomes et polypathologiques), les effectifs soignants n’ont pas été renforcés ou alors, s’ils ont évolué, c’est avec une révision à la baisse. Cherchez l’erreur !

VOUS, Président de la République, très occupé, vous n’avez peut-être pas encore été informé de l’été tragique que vient de vivre le monde de la santé. Après les suicides de nos collègues, le 13 juin à Toulouse, le 24 juin au Havre, le 30 juin à Saint-Calais, de nouveau le 23 juillet l’une des cinq infirmières du service médical Interprofessionnel de la Région de Reims (âgée de 51 ans) se donne la mort chez elle et le 13 août, une deuxième infirmière de ce même service (46 ans et mère de deux enfants), est retrouvée morte à son domicile.

VOUS, Président de la République, vous n’en avez peut-être pas encore été informé, je me permets de le penser car, malgré nos nombreuses sollicitations, notre (et votre) ministre de la santé, Madame Marisol Touraine n’a fait qu’une seule déclaration à ce sujet, très récemment sous la pression médiatique. Un long silence ministériel assourdissant qui a blessé les professionnels de santé, déjà très émus et meurtris suite aux décès de leurs collègues. Dans sa récente prise de parole, notre ministre souligne le travail initié depuis 2012 pour la prévention des risques psycho-sociaux. Nous ne nions pas l’intention mais force est de constater que sur le terrain, la situation se détériore encore. Les formations des membres du CHSCT, difficiles à obtenir, notamment lorsqu’ils sont soignants et que les directions refusent de les libérer. Les plans de prévention sont, soit inexistants car ils ne sont pas considérés prioritaires, soit rédigés pour répondre à la tutelle mais absolument pas mis en œuvre.

VOUS, Président de la République, vous devez avant tout comprendre que les professionnels de la Fonction Publique Hospitalière sont très attachés à leurs missions de service public et se reconnaissent autour de valeurs communes. Ils souffrent de la pression imposée par les restructurations et la course à l’acte induite par la tarification à l’activité.  Les moyens humains et parfois matériels, sont réduits, la qualité des soins dégradée et les soignants le vivent très mal. Ils rentrent chez eux avec le sentiment de ne pas avoir fait leur travail.

VOUS, Président de la République, vous assumez la lourde charge d’un pays confronté aux attaques terroristes successives qui impliquent à tout moment le besoin de garantir une réponse sécuritaire mais également sanitaire adaptée.

VOUS, Président de la République, vous avez pu constater la réactivité et le professionnalisme des professionnels de la Fonction Publique Hospitalière lors des tragiques évènements de novembre 2015, janvier et juillet 2016. Nombre d’entre eux se sont présentés aux établissements de soins avant même de recevoir les appels du plan blanc.

VOUS, Président de la République, vous ne pouvez pas vous permettre de compter, dans le contexte actuel, sur leur abnégation en toute circonstance et, dans un même temps, ne pas entendre leur souffrance quotidienne. Il n’est pas possible d’attendre des « braves petits soldats »que nous sommes, une efficience absolue si les moyens ne nous en sont pas donnés.

De VOUS, Monsieur François Hollande, Président de la République, nous espérons une intervention rapide afin que cesse l’inacceptable. Il est impératif d’arrêter les diminutions d’effectifs, de définir des ratios soignants au lit du patient et de mettre en place une réelle prévention des risques psycho-sociaux dans les établissements de soins.  Il serait bien utopique de croire que quelques recommandations suffiront à résoudre la crise majeure que vivent nos établissements si ces dernières ne sont pas accompagnées de moyens financiers. Il est totalement incohérent de voir des collègues Suicides d’infirmiers : une maltraitance institutionnelle à « grande échelle »perdre la vie parce qu’ils ne peuvent plus assurer les soins pour lesquels ils ont été formés dans le but d’en sauver.

Dans l’attente de votre réponse et l’espoir que vous aurez à cœur de prendre en considération nos demandes, veuillez agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.


 

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